L’attachement c’est la source de l’apaisement et de tous les tourments. C’est ce qui va permettre à l’autre de se construire, se développer, se lancer dans de nouvelles expériences ou encore être la cause de grandes souffrances et de blessures qui vont laisser des traces indélébiles.

L’attachement c’est le fil qui nous tient et nous maintient parfois, mais aussi la chaine qui contraint et emprisonne. Nous avons tous besoin d’attachement. Etre attaché à quelqu’un pour faire nos premiers pas tout au long de notre vie. Créer ces liens d’attachement pour se sentir vivre dans le regard de l’autre. Il y a l’attachement qui soutient et celui qui fait mal.

Attache-moi :

Est-il vraiment nécessaire de créer des liens, n’est-ce pas superflu, surfaits ? ne peut-on pas coexister comme de bons voisins, polis ? Oui, bien sûr qu’on le peut, mais tout notre être demande à être attaché en permanence. Nous interagissons en permanence les uns les autres, esquissant des sourires, minaudant parfois, frôlant nos corps à la recherche de l’attachement. Boris Cyrulnik, neurologue, psychiatre et psychanalyste français, qui a développé des études sur la biologie de l’attachement, nous explique « que nous soyons des oiseaux ou des mammifères, nos développements sont intimement liés aux liens et attachement que nous mettons en place. Sans attachement, nos développements psychologiques, moteurs, comportementaux se retrouvent bloqués, car oiseaux et mammifères appartiennent à des espèces d’individus qui dépendent les uns des autres pour se réaliser. »

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Sans toi, je ne suis rien :

Dès que nous naissons, un lien indéfectible va s’établir d’abord, de façon unilatérale, puis très vite avec une réciprocité. Le nouveau-né, le chiot, le chaton vont tous trois dépendre de leur mère respective. Très vite, l’odeur de la mère, puis le son de sa voix, sa chaleur, jusqu’aux contours de ses formes, et très vite le nouvel être va s’attacher à tout cela, car il s’agit de sa survie, et seul l’être d’attachement garantit de sa sécurité et de ses besoins vitaux.

L’attachement n’est pas un choix, mais une nécessité. C’est une force vitale qui va orienter toute l’existence des individus. Si l’attachement procure de la sécurité, cela veut dire que l’on peut aussi s’en éloigner, pour partir découvrir de nouveaux horizons et vivre des aventures. Car le lien permet le retour vers la sécurité.

Si tu m’aimes, je peux grandir, devenir fort et partir :

Aimattachement reggiani.jpger, c’est préparer l’autre à être fort et autonome tout en le protégeant. Ainsi on voit des chiots, ayant eu des liens d’attachement de mauvaises qualités, séparés trop tôt de leur mère, qui n’ont pas pu se préparer à l’aventure de la vie. Un chiot qui aura pu développer son attachement primaire à sa mère, puis son autonomie et gagner en confiance, aura plus de faciliter à se détacher pour créer de nouveaux liens. Son équilibre comportemental sera optimisé.

Des liens plus fort qu’une laisse :

L’attachement est primordial pour favoriser une belle relation. Le chien, le chat, le rongeur ou n’importe quel mammifère et oiseau, ont un besoin fondamental d’attachement. C’est d’ailleurs aussi important que de manger ou boire. L’attachement est vital.

Dans l’imagerie populaire, le chien heureux est ce chien qui marche gaiement à côté de son propriétaire, sans laisse. Mais dans la réalité, la majeure partie des chiens sont en laisse, et pour quelques-uns, la muselière est présente. Cette contrainte est parfois mal vécu par le propriétaire et par le chien. Elle peut engendrer des troubles comportementaux… pour le chien.

Le propriétaire quant à lui, est motivé par de biens nombreuses raisons : la réglementation en vigueur, la peur de la fugue la peur de croiser d’autres chiens … en bref… la peur et le manque de confiance en l’autre.

Pour ce qui est de la réglementation, nous ne pouvons pas faire grand-chose, mais il est à savoir que n’importe quel chien a un besoin physiologique et psychologique d’être détaché pour courir et vivre sa vie, et cela ailleurs que dans le jardin.

Le chien a besoin de sentir la confiance de son propriétaire pour être en confiance lui-même. Comme un jeune adulte qu’on laisse sortir le soir pour qu’il s’émancipe, puit revient au bercail parce que la confiance qui lui a été accordé, est précieuse.apprivoise-2

Ronronne par amour:

Pour le chat, on sait déjà que le territoire est l’attachement premier. Mais ce que l’on sait moins, c’est que le propriétaire est tout aussi important. C’est pour cela que le chat, loin de son territoire est en quête permanente de son être d’attachement. Le chat est par contraste, le symbole de l’attachement Il peut se laisser mourir s’il est loin de son territoire et de son être d’attachement.

Des racines et des ailes :

La notion d’attachement, que nous venons de survoler, est sans nul doute ce qui va déterminer les axes majeurs du comportement de n’importe quel animal (humain et non humain).

Grandir empli de confiance, entouré de bienveillance, puis se développer avec de bonnes bases solides et ancrées dans une terre fertile, comme un chêne aux racines épaisses, nous aide indubitablement à prendre notre envol en sécurité, et à estimer les risques. Les ailes ne peuvent se déployer que si les racines sont solides.

Ce qui vaut pour nous, vaut pour toutes vies sur terre.

Ref:
L’attachement, collection Zoopsychiatrie – Claude Beata
Au Risque d’Aimer, Claude Béata – Odile Jacob – Préfacé par Boris Cyrulnik

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