Comme déjà expliqué dans notre article « Les 5 périodes sensibles chez le chiot », il est reconnu que les conditions de développement du chiot influencent son équilibre comportemental, et donc potentiellement, l’apparition ultérieure de troubles du comportement : pour mémo, les chiots provenant d’un environnement peu stimulant (chenil fermé, animalerie, voire certain refuge,…) auront plus de risques à développer des troubles du comportement.

chiots-fratrieUne association anglaise a démontré en 2012, le lien étroit entre trouble du comportement chez un chien et le fait, pour les propriétaires, d’avoir vu ou non, les parents du chien à l’époque de son adoption.

L’étude porte sur 2 groupes de propriétaire. Chaque groupe comptant environ 100 à 120 propriétaires de chien, il leur est demandé de dire s’ils ont vu au moins un parent du chiot adopté, ce qui est le cas pour 80 % d’entre eux.

L’étude statistique montre que pour les propriétaires n’ayant vu qu’un parent, le risque de rencontrer des troubles du comportement à l’âge adulte est 2,5 fois plus élevé, que pour ceux qui ont vu les 2 parents. Pour les propriétaires n’ayant vu aucun des 2 parents (toujours en comparaison avec ceux ayant vu les 2) le risque devient 4 fois plus élevé !

Les auteurs de l’étude attribuent ce résultat au fait que voir les parents, permet de voir les conditions d’élevage du chiot, et son environnement. C’est cette donnée qui va engendrer l’adoption ou son refus et non pas directement les parents. D’autre part, si les parents sont les animaux de compagnie de l’éleveur, le chiot sera plus à même de reproduire les comportements des parents et donc d’être un chien de compagnie équilibré.

Concernant l’âge optimal d’acquisition, l’étude présente des résultats surprenants : les chiots acquis à 6, 9 et 10 semaines présenteraient moins de troubles de comportement que ceux acquis à 8 semaines. C’est effectivement une variable qui doit être considérée également.
Il faudra alors privilégier une adoption tardive, permettant au chiot de se développer dans un environnement propice à la socialisation. Une adoption trop précoce, d’un chiot se développant dans des conditions médiocres, voire mauvaises, augmente les risques ultérieurs de problème de comportement.

Pour conclure, il est donc fortement recommandé de voir les deux parents du chiot, dans le cadre d’une adoption en élevage – ou tout au moins l’un d’entre eux. Si les futurs adoptants ne s’en sentent pas capables, ils peuvent se faire accompagner d’un comportementaliste qui saura leur porter conseil avec un regard de professionnel.

Pour ce qui est d’adopter un chiot dans un refuge. Cela n’est pas proscrit, bien au contraire. Des tests existent pour s’assurer que le chiot saura s’adapter à son nouveau milieu et trouver sa place dans sa famille humaine. Là encore, un comportementaliste saura vous aider avec des conseils pertinents dans le choix du futur compagnon, tout comme pour son intégration.

Corine Gomez, Comportementaliste

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Ref:
WESTGARTH C. Association between prospective owner viewing of the parents of a puppy and later referral for behavioural problems, Veterinary Record, May 2012

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