La malpropreté chez le chat est une des raisons majeures d’abandon et de renoncement. Il faut reconnaitre que c’est une situation très désagréable : retrouver quotidiennenemnt des fèces ou des flaques d’urine, sur les meubles, le canapé… le lit. Si cette situation est déplaisante pour les humains, la malpropreté du chat est avant tout l’expression d’un véritable mal-être dont il faut trouver la cause, et dont l’origine peut être excessivement diverse et complexe.

Une véritable enquête doit être menée pour comprendre et enrayer le problème. Mais pour bien faire, il faut dérouler cette enquête selon un synopsis précis et défini.

Eliminer l’origine physiologique ou le trouble organique

La malpropreté chez le chat est plus fréquemment urinaire que fécale.
En premier lieu, on peut penser au marquage physiologique d’un animal non stérilisé en période de reproduction. Cependant la malpropreté est parfois l’expression d’un trouble organique, y compris lorsqu’il s’agit exclusivement de marquage.

La première démarche à avoir est de procéder à un examen clinique associé aux examens complémentaires adéquats, avant d’attribuer une origine comportementale.
Il faudra donc se rapprocher de son vétérinaire pour éliminer ou valider des problème organique tel que :

  • diabète, insuffisance rénale (polydipsie entrainant une polyurie )
  • infection urinaire, syndrome urinaire félin, lithiase (dysurie)
  • incontinence urinaire dû à des problèmes d’ordre neurologiques
  • malformation congénitale

Dès lors que votre vétérinaire aura infirmé ces risques, il s’agira alors de se pencher sur la potentialité d’une origine comportementale.

chat dans litière

Que peut-on dire du lieu d’élimination?

Lorsque la litière est brusquement et totalement délaissée, les causes possibles sont multiples. Il faut savoir ce remettre en question et se poser les bonnes… questions:

  • un défaut de nettoyage: depuis quand n’ai-je pas changer la litière? ne devrais-je pas la changer plus souvent ? si pour moi l’odeur de l’urine n’est pas joyeuse, alors peut-être que pour mon chat qui a un odorat au moins 100 fois plus développer que le mien, c’est pire.
  • une impossibilité d’accès momentanée, temporaire : mon chat a-t-il facilement accès à la litière ? y-a-t-il quelque chose entre lui et la litière qui le gènerait, physiquement et psychologiquement. Exemple: si mon chat a peur de l’aspirateur et que ce dernier est sur le passage (même éteint), cela suffira pour que le chat ne s’aventure pas vers la litière.
  • un changement… de lieu, de substrat, de bac : « J’ai changé la litière de place… elle est à coté de son lieu de couchage, de nourrissage…et moi non plus je n’aime pas manger au toilette ». D’autre part, tout changement, surtout quand il s’opère au sein du domaine vital, peut-être une source de stress. Les chats sont extrèmement sensible au changement. Il peut leur falloir plusieurs semaines pour s’habituer. Cependant, en ce qui concerne la litière, il est préférable pour tous de revenir à l’ancienne configuration , même si cela est embétant pour le proporiétaire. Si vous devez changer de litière, car la précédentes est cassée ou usée, optez pour une litoère de même couleur et de même forme et taille. Même si le chat ne perçoive pas les couleurs comme nous, ils sont sensibles au rayonnement.
  • un stress important (phobie post-traumatique) lors du passage dans la litière: si votre chat souffre d’un trouble organique et que le fait d’uriner dans la litière le fait souffrir, il est fort à penser qu’il va associer la douleur à la litière. Comme vous aurez consulté votre vétérinaire et que votre chat sera soigné pour son infection urinaire, il ne restera plus qu’à le convaincre que la litière ne fait plus mal. Surveiller votre chat, dès qu’il est sur le point d’uriner ou de déféquer, placer le dans la litière. Il se rendra compte que la litière n’est plus anxiogène.
  • des douleurs dues à un trouble articulaire, vielliesse : certains vieux chats ne parviennent plus à aller dans la litière en raison de douleurs articulaires. il faut donc se creuser les méninges pour voir comme aménager une rampe d’accès, ou faire une découpe dans la litière pour que notre minou national puisse y aller plus facilement.

Dans  l’idéal, le bac à litière doit présenter les qualités suivantes:

  • Un bac à litière par animal, plus un pour le groupe
  • ouvert pour ne pas garder les odeurs
  • de taille suffisante pour que le chat puisse s’y retourner et gratter
  • dans un endroit calme, accessible en permanence
  • loi des lieux d’alimentation et de couchage
  • nettoyé fréquemment (substrat de type litière agglomérant), éventuellement à l’eau de javel
  • sans odeur désagréablechat litière étroite

Certains chats continuent cependant à utiliser la litière tout en faisant des malpropretés par ailleurs. Quel que soit le trouble dont souffre le chat, il faut rendre la litière plus attractive  – l’odeur de l’eau de javel attire les chats.

Les lieux de salissures : les identifier pour mieux agir

salissureConcernant la malpropreté urinaire, il faut faire la distinction entre marquage (petite quantité, support vertical, pétrissage et frétillement de la queue, jet horizontal) et élimination (grande flaque, sur une surface horizontale, animal en position accroupie).
Il sera primordial de repérer les lieux d’élimination et de marquage pour une compréhension des événements. Pour passer en mode action, ils’agira de prendre des mesures de protection et de nettoyage des lieux souillés :

  • Désodorisation des lieux à l’aide d’un produit d’entretien neutre (produit vaisselle, eau gazeuse, vinaigre d’alcool),
  • Rinçage abondant

L’usage d’ammoniac, d’eau de javel, ainsi que de produits odorants risque d’intensifier le marquage, et est donc à proscrire.
Enfin, rendre les lieux d’élimination inappropriés, aversifs ou impraticables le temps nécessaire pour que l’animal reprenne de bonnes habitudes (défense d’accès à la pièce, papier aluminium ou bâche sur le canapé)

Depuis quand les troubles sont apparus ?

Depuis toujours

Il s’agit :

  • du chaton qui présente un trouble du développement ou un défaut d’apprentissage,
  • du chat du refuge qui a pris l’habitude d’éliminer sur des supports autres qu’une litière (carton, gravier, terre),
  • du  chat qui faisait ses besoins exclusivement à l’extérieur et qui se retrouve en appartement,
  • d’une possible absence de bac à litière à l’intérieur, car contraignant à nettoyer (pour le proprétaire).

Brutalement suite à un élément déclencheur précis

Une variation du milieu peut être à l’origine de l’apparition de malpropretés chez le chat, parce qu’elle peut produire un stress :

  • Déménagement, transformations de l’aménagement intérieur,
  • Introduction d’un congénère, d’un autre animal (humain ou non humain),
  • Décès d’un congénère ou d’un autre animal (humain ou non humain)
  • Changement d’emploi du temps du propriétaire, absences de celui-ci,
  • Modifications autour de la litière…

Le rétablissement des conditions initiales est parfois possible et permet généralement la rétrocession des symptômes.
Si cela n’est pas possible (décès), un complexe thérapeutique associant chimique et comportemental, peut être nécessaire pour l’aider à accepter le changement.

Aggravation progressive d’un trouble qui était sporadique au départ

Les manifestations occasionnelles de malpropreté n’alertent pas nécessairement le propriétaire à leur apparition. Une aggravation nette s’en suit et ce malgré plusieurs essais de thérapie.
L’aggravation du trouble marque une altération de l’état émotionnel du chat vers de l’anxiété ou de la dépression.
Il est impératif de mettre une thérapie en place pour prévenir et enrayer une dépression
La cause initiale est parfois impossible à trouver et il faut alors agir sur les conséquences.

Comment faire pour que cela s’arrête ?

La thérapie comportementale inclut des mesures utilisables dans tous les cas :

  • Arrêt immédiat des punitions qui aggravent souvent les troubles,
  • Actions sur la litière (changer le substrat, le lieu, le type de litière, en ajouter)
  • Nettoyages, désodorisation et protection des lieux souillés.

L’analyse du cas permet de proposer une thérapie de comportement spécifique :
enrichissement du milieu, sorties, rétablissement du lien avec le propriétaire
apprentissage de la propreté traitement spécifique d’un trouble de la cohabitation…

chat toilette

Pour les chats souffrants d’anxiété: Les phéromones, par leur action apaisante, sont très utiles pour restructurer le milieu de vie du chat. Elles peuvent agir en synergie avec  tout complément alimentaire à visée anxiolytique – la phytothérapie ou fleurs de bach peuvent être considérées.
Pour les chats âgés, souffrant de sénilité, de perte de repères… ils faut souvent les accompagner jusqu’au lieu d’élimination souhaité.
C’est la mal-être du chat qui est à prendre en compte avant tout. Il est primordial de considérer son monde émotionnel et de faire en sorte que l’équilibre émotionnel soit retrouvé : l’attention et l’affection de son propriétaire devrait aider.

Corine Gomez – revue d’article

Ref. Dr Hélène Marsaudon – Zoopsy – http://www.comportementanimal.fr N°16

 

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