Adopter un chien adulte est une démarche qui doit être réfléchi, anticipé et surtout responsable. Pour beaucoup cela semble une évidence, mais il est toujours bon de rappeler que : un chien n’est pas un jouet, ni un caprice. Cela ne doit pas correspondre à une envie soudaine ou un besoin de combler un vide affectif. Adopter un chien adulte, c’est vouloir avant tout offrir un foyer confortable. Cela doit être un acte de bienveillance à l’égard de l’animal.
Il est fortement conseillé d’en apprendre un maximum sur son passé, son vécu, son caractère, ses ententes (avec ses congénères et les autres animaux), son comportement avec les enfants, les personnes âgés, … tout ce qui peut constituer son futur environnement. Même si rien n’est gravé dans le marbre, et qu’il est toujours possible d’intervenir sur son comportement, ces informations sont cruciales pour savoir dans quoi vous vous embarquez et prendre la responsabilité du bien-être du chien, jusqu’à la fin de sa vie.

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Le chien arrive à la maison !

Pour vous, c’est un événement heureux : votre nouveau chien est là !

Pour lui, c’est un bouleversement, un choc, un stress, … tout est confus. « Où est-ce que je suis ? » « Qui sont tous ces gens ? » « Toutes ces odeurs étrangères … que va-t-il m’arriver ? » « J’ai peur ! » « Où sont les visages que je connais ? »

Beaucoup de choses sont différentes pour lui. Il arrive avec son histoire dans son paquetage. Il va avoir besoin d’un temps d’adaptation, donc de beaucoup de patience. Il va falloir construire une relation petit à petit, sans rien brusquer, et en posant un cadre et des règles pour que tous se sentent en confiance et sereins.

Un cadre et des règles pour tous

La relation se construit au fur et à mesure et repose un travail qui demande du temps, de la compréhension et de la patience. Il est indispensable de poser un cadre pour que chaque membre du groupe, humains et non-humains trouvent leur place.
N’oubliez pas que tout changement d’environnement peut être source de stress pour le chien. Il serait donc envisageable de lui donner une composition homéopathique (1) qui peut l’aider à mieux vivre ces changements et diminuer son stress.

Son panier, son refuge

Votre chien doit trouver sa place au sein de son nouveau foyer. Pour cela il sera primordial de lui attribuer un panier à un endroit précis de la maison. Le panier ne doit pas être dans le passage, ni sous une fenêtre, ni devant une porte. Idéalement, le panier est dans un coin ou recoin d’une pièce. Un endroit calme, où le chien pourra y trouver refuge, sans être déranger par les autres membres du foyer. Car quand le chien est dans son panier, il est dans sa zone de confort, son Home Sweet home, où rien ne peut le déranger.
Quand on construit la relation, il est très important de respecter le panier du chien qui représente son refuge. On ne doit jamais aller caresser le chien, chercher un objet dans le panier alors qu’il y est. On appelle le chien pour qu’il sorte du panier et là on le caresse et/ou on prend l’objet. Si le chien fait une bêtise, on l’envoie dans son panier et on le laisse là-bas tranquille. Tout le monde dans le foyer doit impérativement respecter le panier du chien.

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L’accès à la nourriture et à l’eau

Inutile de lui donner à manger immédiatement quand il arrive, le voyage l’aura sûrement perturbé.  Choisissez tout de suite un endroit adapté qui ne changera pas. Prévoyez une transition progressive avec l’aliment auquel il est habitué.
Mettez-lui une gamelle d’eau fraiche à disposition immédiatement. Là encore, l’endroit où vous mettez la gamelle d’eau ne varie plus.

Par la suite, donnez-lui son repas à un moment éloigné du votre. Vous pouvez lui donner 2 repas par jour : un le matin, un le soir (ou fin d’après- midi). Il sera en revanche important de le sortir pour une promenade hygiénique, entre 20 et 30 mn après les repas, pour que les intestins assimilent les nutriments et transforment les déchets en scelles. La promenade hygiénique devra durer 15 minutes minimum.

Le repas : personnellement j’aime manger au calme, sans que personne ne vienne mettre ses mains dans mon assiette ou s’amuser avec mon pain. Sans quoi, je risque d’être assez désagréable avec le trouble-fête. Ne le seriez-vous pas ? Et bien votre chien, c’est pareil. Quand votre chien a le nez dans sa gamelle, on ne cherche pas à exciter le chien, mais à faire en sorte à ce que ce soit un moment agréable et tranquille.

Les caresses, les câlins et les moments de calme

Il est important que le chien se sentent bien et qu’il se sente chez lui. Cependant, rappelez-vous que dans sa tête règne toujours une grande confusion. Il ne connait pas encore sa place et si vous ne lui attribuer pas cette place, il va essayer de la trouver.
Soyez toujours à l’initiative des caresses. Pour cela, appelez-le calmement, demandez-lui de s’asseoir et caresser le doucement sur la tête, le dos et les épaules.

Afin d’établir des liens et d’apprendre à vous connaitre sans créer de troubles, il va falloir privilégier des moments de calmes et de détente. Vous ne connaissez pas encore toutes ses réactions, donc éviter des excitations éventuelles avec des jeux brutaux ou des câlins vifs. Vous devez vous apprivoiser mutuellement et pour cela, rien ne vaut les caresses reposantes et les moments agréables, telles que de longues ballades.

Les promenades

Il est important de faire la différence entre promenade hygiénique : 15-20 minutes pour faire les besoins, et la promenade d’activité pour se dépenser et s’amuser.

Au début, il vous faudra tester le rappel, pour cela des promenades en longe sont préconisées.
Quand le rappel est acquis et bien assimilé, vous allez pouvoir faire des promenades détachées. Là encore, assurez vous que votre chien est sympa avec son environnement (autres chiens, vélo, enfants, …), afin d’éviter des conflits et des accidents.

En fonction de la race de votre chien, ses besoins physiologiques d’activités peuvent varier de 2 heures par jour (pour certains dogue et chiens de petites races) à 10 heures (pour les chiens de travail et les chiens de chasse). Vous comprendrez donc que 3 promenades hygiéniques de 15 mn, ne sont pas suffisantes pour combler leur besoin physiologique et ainsi donc éviter des problèmes de comportements (destruction, aboiements,  ….).
Les promenades d’activités doivent durer au minimum 1 heure. Il faudra planifier un minimum de 2 promenades quotidiennement.

Vous avez un jardin, un parc, du terrain. C’est une très bonne chose, mais cela ne veut pas dire qu’il faut laisser le chien dehors se débrouiller tout seul.  Il va falloir interagir avec lui : se promener avec lui, jouer à la balle, au frisbee, au lancer du bâton, ….

Et aussi travailler le rappel et d’autres instructions que vous attendez de lui. Les exercices d’obéissance peuvent être aussi des activités qui vont lui faire du bien et créer un lien avec sa nouvelle famille. Veillez à ce que les exercices soient atteignables et que le chien ne les finisse pas sur un échec. Le dernier exercice doit être facile et récompensé.

Travailler le rappel : apporter des « friandises* » avec vous lors des promenades. Promener le chien en longe. Quand il est à une dizaine de mètres, appelez-le. Quand il répond au rappel en revenant vers vous, donnez-lui une friandise pour le récompenser.

S’il ne revient pas tout de suite, ne vous énerver pas et ne criez pas. Recommencer en m’appelant calmement, jusqu’à ce qu’il revienne, et là récompensez le.
Recommencer l’opération plusieurs fois par jour et tous les jours. Quand le rappel est bien assimilé, remplacer la friandise par une caresse chargée de bons sentiments à son égard.

*Pour éviter le surpoids, il est conseillé de prendre comme friandises, des croquettes de la ration quotidienne.

 

Les récompenses pour créer les liens

On a parlé d’exercices dans le paragraphe ci-dessus. Faire travailler un animal humain ou non-humain et le récompenser quand le travail est effectué, n’est-ce pas ce que nous vivons jour après jour dans la vie quotidienne ? Pour le chien, c’est pareil. Quand le chien exécute la consigne (que je préfère à « ordre») demandée, il doit être récompensé, car il faut récompenser les bonnes actions et les valoriser pour qu’il continue à les faire. Votre chien est intelligent, il comprendra vite ce qu’il a intérêt à faire et ce qu’il ne doit plus faire. Lors des ballades, quand le rappel est bon, on récompense. Quand il écoute et obéit aux consignes, on récompense. Quand il n’écoute pas et n’en fait qu’à sa tête, on ne donne rien et on ignore les mauvais comportements.

Les chiens sont comme nous : ils aiment les primes à la fin du mois !

Récompenser son chien car il agit bien, c’est aussi reconnaître sa valeur, c’est l’encourager à bien faire, et vous incarnerez pour lui le bienfaiteur : vous serez une personne à part, son bienfaiteur, son ami… Celui pour qui, il veut bien faire.

L’accueil d’étrangers à la maison

Pour éviter toute attitude imprévisible et désagréable, pensez à donner des croquettes à vos amis et demandez-leur de donner ces croquettes à votre chien quand ils rentrent. Il va les considérer comme des amis. Tant que vous ne connaissez pas son comportement avec les enfants, mettez-le dans son panier si vous accueillez des enfants et interdisez aux enfants de s’approcher du chien. Il faut éviter les situations anxiogènes. Toujours prévenir, plutôt que guérir.

Comment rester seul à la maison

Vous ne savez pas si votre nouveau colocataire à poils supporte la solitude. Faites un test 30 minutes, sans vous éloignez trop de la maison. Si vous entendez des hurlements ou des aboiements, c’est qu’effectivement, il va falloir travailler là-dessus. Pensez à prévenir vos voisins et leur disant que vous venez d’adopter un chien adulte et que s’il venait à aboyer pendant les absences, vous leur serez reconnaissant de vous en faire part, pour pouvoir travailler sur ce problème et le régler. Et remerciez-les de leur aide. Les prévenir aura 2 conséquences : (1) ils seront plus tolérants avec vous et votre chien, (2) ils se sentiront utiles et investis d’une mission pour vous aider. Ne négligez pas la communication et le relationnel.

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Il existe des solutions pour éviter que votre chien aboie. Avant tout il faut savoir et comprendre pourquoi il aboie : il entend un bruit qu’il ne connait pas. Il ne supporte pas la solitude. Il n’a pas fait assez d’activité et n’a rien d’autre à faire que d’aboyer. Rappelez-vous, certains chiens ont été conditionné pour aboyer pendant des heures et courir derrière du gibier (chiens de courre). Aboyer pendant 5 heures ne leur fait pas peur. Pour éviter cela, il faut les dépenser, les fatiguer : une promenade d’une heure (minimum) et avant de partir, donnez-lui dans son panier, un kong, préparé la veille avec des croquettes et de la pâté en tube (type. tubidog) et mis au congélateur.
En parallèle, vous pouvez vous procure un diffuseur d’ultra-son : Quand le chien aboie, l’appareil émet des ultrasons, désagréable pour le chien, dans le but de le faire cesser les aboiements. Le but est de mettre en place des activités (promenade d’une heure), dégustation du kong, qui vont le fatiguer suffisamment pour qu’il dorme pendant votre absence.

Un chien n’est pas une peluche. Il doit se sentir compris et doit être respecté.
Un chien est un être à part entière, avec une personnalité, un caractère, un héritage génétique, un passé (sa vie commence le jour de sa naissance, nous le rappelons).
Un chien est une éponge à émotions.

Vous adopter un chien adulte. C’est un acte courageux et généreux. Le chien que vous adoptez à un passé, un héritage, une histoire, des craintes et des espoirs… comme nous tous.

Dans la réprimande, les cris et les coups, on se replie et devient petit. On ne peut s’élever qu’avec la reconnaissance, la valorisation et l’affection.

N’hésitez pas à nous contacter si besoin, pour tous conseils

Corine Gomez,
Comportementaliste

(1) composition homéopathique : nervosil, telizen, zylkène, apaisil.