Je ne connais pas de comportementaliste qui n’ait pas été contacté pour des problèmes d’entente entre chats, ou entre chien et chat. Un problème, qui peut sembler insignifiant, mais qui peut très vite se transformer en cauchemar pour l’entourage.

Vivre au cœur du conflit

Vous venez d’adopter un nouvel animal, disons un chat, jeune ou adulte, et il va falloir le présenter à celui qui vit déjà avec vous depuis quelques années. Vous savez que vous avez 1 chance sur 2 pour que les présentation se passent bien.. enfin relativement bien.

Les appréhensions vont se multiplier: peur d’une maladresse de votre part, de signes d’agressivité de la part de votre chat résident, de peur et d’anxiété du nouveau venu. Soyez rassuré, tous ces facteurs d’appréhension seront bien là. Oui, vous serez maladroit, et oui ! il y aura de la peur, de l’anxiété et de l’agressivité chez les chats.

Perturbations à l’horizon

Pour votre chat résident, l’arrivée d’un nouveau venu, que ce soit un chaton, un chat adulte, ou pire un chien, signifie indubitablement que son univers, son monde est sur le point d’être chamboulé. Pour lui, cette intrusion dans son territoire est une véritable agression. Cela remet en question l’équilibre même de son être. Rappelez vous que le chat est un être extrêmement sensible, une éponge à émotions. Son équilibre émotionnel peut être perturbé au moindre changement. Certains chats sont perturbés quand le mobilier de la maison est remplacé, ou changé de place, c’est pour dire !

Pour lui l’arrivée d’un autre animal ouvre les hostilités : compétition, rivalité… DANGER !

Le nouveau venu, quant à lui, se retrouve propulser dans un nouvel univers d’un coup d’un seul. Toutes ces nouvelles odeurs,  et ce nouvel environnement ne le rassurent pas du tout… et puis là-bas, dans un coin, un autre individu qui le fixe, les poils hirsutes, prêt à bondir. Pour lui, tout ce qui l’entoure, est potentiellement un DANGER!

A vos marques !

Notre résident va devoir montrer de quel bois il se chauffe et qu’ici, c’est lui le boss ! De votre coté, ne changer rien à vos habitudes envers lui. Sa litière, et ses lieux de restauration et de couchage doivent rester les mêmes. Il y a assez de changement comme ça.

Le rapatrié va devoir prendre ses marques, découvrir ce nouveau territoire et ses habitants. Il va avoir besoin d’un lieu de couchage tranquille, pour ne pas être dérangé pendant sa période d’adaptation. Il serait bien qu’il ait sa propre litière… au moins au début… et pourquoi pas un lieu de restauration rien qu’à lui.  Cette logistique un peu compliquée, est avant tout pour faciliter l’intégration du nouveau et pour conserver l’équilibre émotionnel de notre résident.

Premiers regards, premiers feulements

Tôt ou tard, ils vont se rencontrer et ça va faire du bruit. Entre feulements, crachements et coup de pattes, vous allez vouloir vous interposer :  Pourquoi faire ?! Laissez les faire ! Tant que les démonstrations ne sont pas trop agressives, il doivent faire connaissance à leur façon.

Evidemment si cela devient un peu brutal et trop expressif, il vous sera recommandé d’intervenir, mais pas n’importe comment :

  • Ne criez pas, n’utilisez pas la force. Ne les touchez pas – sous peine d’être griffé.
  • Essayez de changer leur état émotionel.
  • Prenez une balle ou un jouet et jetez-le, pour voir si l’un des 2 répondra à votre invitation au jeu
  • S’ils restent dans leur état d’agression, alors munissez vous d’un vaporisateur d’eau et envoyez des « giclettes » d’eau.

Au bout d’un certain temps les agressions devraient se nuancer. Si toutefois, le temps n’y fait rien, et qu’au bout d’un mois, les rencontres sont toujours chargée en électricité, alors il faut passer au plan B.

Une vie de compromis

Le résident n’accepte toujours pas le nouveau. Il est virulent, lui saute dessus à la moindre occasion, le chasse avec perte et fracas… pas très vivable pour notre apatride qui, ne sachant pas où poser ses affaires, risque de faire ses besoins en dehors de la litière et la malpropreté « va faire faire monter dans les tours ». Gardez votre sang froid, car ne l’oubliez pas vous êtes à l’origine de cette situation et la solution est à porté de main.

Il va falloir effectivement  intervenir pour calmer les esprit une bonne fois pour toute.

L’utilisation du Feliway Friend a parfois montré son efficacité. Donc il peut être intéressant de mettre un diffuseur à la maison. La diffusion de phéromones peut réduire l’anxiété et donc diminuer les comportements d’agressivité.

Les produits naturels Hilton Herbs sont efficaces. Je préconiserai donc du Kitty Kalm Hilton Herbs pour améliorer les comportements lier au stress, et rééquilibrer les systèmes nerveux et sensoriel.

Pour finir, je recommande de procéder à de l’allo-marquage par procuration : faire de l’échange d’odeur. Les chats qui forment un groupe social, ont coutume de se frotter les uns aux autres, pour échanger leurs odeurs et se marquer : c’est un signe d’acceptation. « Je mets mon odeur sur toi et toi, tu mets ton odeur sur moi« . Vous allez me dire, que là c’est impossible puisqu’il ne peuvent pas se sentir !

Vous allez donc être l’entremetteur. Quotidiennement, et ceci pendant plusieurs semaines peut-être, vous allez, à l’aide d’un compresse de gaze, caresser le chat résident, au niveau des joues et du menton (glandes) pour récolter son odeur sur la gaze, et après, vous allez caresser le nouveau avec la même gaze, pour déposer l’odeur du résident sur sa tête, et son dos. Avec une autre gaze, vous allez récolter l’odeur du nouveau pour la déposer sur le résident.

Il sera important d’observer quand les comportements sont sur le points de tourner à l’agression pour interrompre la phase d’action avant même qu’elle ne commence. Pensez à faire cette interruption avec une activité ludique et plaisante. Chaque individu devra avoir son espace pour se poser et se reposer. S i cette possibilité ne lui est pas donnée, votre ou vos chats seront constamment sous pression, et leur agressivité sera ainsi maintenu. Or nous cherchons absolument à obtenir des résultats inverses.

Cohabiter harmonieusement ou du moins sans tension

Le but c’est qu’au bout d’un moment tous les habitants finissent par se tolérer. Je ne parle même pas de devenir amis, de se faire des mamours, mais au moins de s’ignorer pour que le climat soit plus propice à la détente.

Si vous avez mis en place les conseils énoncés ci-dessus, vous avez du noter des changements d’humeur , des attitudes plus cools et moins de tensions.

N’oubliez pas une chose importante : Vous êtes moteur ! Si vous stressez, les chats vont stresser aussi. N’oubliez pas de leur parler et d’évoquer verbalement ce que vous attendez d’eux, avec calme et sérénité. Nous sommes tous capables de cohabiter de façon paisible. Le chat, le chien et l’humain, nous sommes tous des animaux sociaux et avons besoin de relations avec un autre être vivant. Aucune de ces espèces n’est faite pour vivre seul. Ce qui est important c’est que chacun puisse avoir son espace de quiétude et surtout d’évoluer dans la sécurité et la sérénité.

Les chats et les chiens peuvent s’entendre, les chats entre eux peuvent arrivé à se tolérer, voire même devenir amis. Rien n’est impossible quand il s’agit d’animaux et d’émotions. Tout dépend exclusivement de votre comportement à l’égard de chaque protagoniste :

  • toujours garder votre calme et user de fermeté quand nécessaire
  • définir leurs espaces respectifs
  • passer un moment privilégié avec chacun d’entre eux,
  • les respecter pour ce qu’ils sont
  • Ne rien forcer, mais utiliser les atouts naturels (cf. conseils énoncés)

Il y aura des jours où vous aurez l’impression que ce qui a été construit, est branlant et risque de tomber. Soyez vigilant effectivement, car il s’agit surtout d’émotions. Votre chat résident doit toujours se sentir privilégié, aimé. Il ne doit pas se sentir en compétition ou délaissé par rapport au nouveau venu.

N’hésitez pas à nous contacter si besoin

Corine Gomez

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