Dans son livre « Les Emotions des animaux », Mark Bekoff signe une superbe préface où il resitue la position des humains dans le règne animal. « Lorsque l’on traite des « émotions animales », on oublie parfois que les humains sont aussi des animaux. ». Il poursuit en disant « Affirmer que les émotions animales n’existent pas c’est de la biologie de bas étages. Que ce soit en biologie évolutive, en éthologie cognitive ou dans le neuroscience sociales, la recherche scientifique corrobore l’opinion selon laquelle de nombreux animaux de toutes sortes ou une vie affective riche et profonde. Chez beaucoup d’espèces, les émotions ont évolué comme des adaptations et font office de ciment social pour lier les animaux les uns aux autres. » ( Bekoff, 2007).

Il apparaît alors important de reconnaître que les animaux sont dotés d’émotions au même titre que les humains. Qu’ils connaissent également des moments de stress, de joie, de tristesse dans leur vie quotidienne et que cela doit être respectés. Outre les compagnons qui partagent nos salons, nos soirées, nos vacances et nos années, nous devons également penser à ces milliards d’animaux domestiqués pour notre convenance, qui vivent dans des fermes, meurent dans des abattoirs et parfois finissent sur notre dos. N’oublions pas ceux qui vivent à l’état sauvage, luttant pour leur survie, sur un territoire, qui comme peau de chagrin, se rétrécit au bon vouloir de notre industrialisation et prolifération.

Cette relation complexe et ambiguë que nous entretenons avec les animaux (non humains) doit être remise en question. Si nous humains, nous ne prenons pas en compte aujourd’hui les émotions des autres animaux , si nous ne les traitons pas avec respect, compassions, compréhension et amour, alors, sommes nous seulement capables d’émotions ?