L’adoption est un acte responsable et d’amour à l’égard de l’être sensible que vous accueillez chez vous. Cela ne doit pas répondre à un caprice, ni un moyen de combler des vides. Avant de vous engager dans l’adoption d’un chiot de mois et plus , vous avez tout considéré : le temps que vous pouvez lui consacrer, les divers apprentissages qu’il va falloir opérer, le budget, l’éducation, et surtout vos connaissances en comportement canin…

Il est conseillé d’en apprendre un maximum sur les spécificités de la race (ou du croisement de race) et ses besoins physiologiques qui en découlent. De plus, il sera important d’en apprendre un maximum sur lui :

  • Qui sont ses parents ?
  • Où est-il né ? (Chez un éleveur ? un particulier ? puppy mills ? dans la rue ?)
  • A-t-il été avec la maman et la fratrie jusqu’à ses 2 mois ?
  • A-t-il été en contact avec d’autres espèces animales ?
  • A-t-il l’habitude de vivre en appartement ? en maison ? les bruits de la rue ?

Toutes ces questions seront utiles par la suite pour comprendre certains de ses comportements et pouvoir l’aider à surmonter quelques appréhensions.

Il arrive dans son nouvel univers !

Vous avez craqué pour un chiot de 4 mois ou plus. C’est encore un gros bébé, pataud avec une jolie frimousse bien ronde.

Vous êtes plein d’enthousiasme et tout excité. Cependant n’oubliez pas, pour lui, c’est un vrai chamboulement.  Son cadre de vie change du tout au tout. Il se retrouve loin de ses repères, loin de sa première famille, peut -être de sa mère et sa fratrie. Maintenant, il est tout seul… mais pas pour longtemps.  Il va avoir besoin d’un temps d’adaptation, et d’amour et d’attention. Cependant, n’en faites pas le centre d’attentions dès la première minute. Il faut aussi éviter de le surexciter. Donc au début, faites tous connaissance dans le calme et la sérénité.

Ses premières nuits

Ses premières nuits peuvent être un peu compliquées. Il se retrouve dans un environnement qu’il ne connait pas. S’il est seul, il y a des chances pour qu’il pleure. Le gronder, crier, être fort ferme, risque plus de le rendre encore plus anxieux. Il a besoin de garder un contact rassurant avec un être vivant.

Recommandations : Vous pouvez installer son panier (chaud et moelleux) dans votre chambre les premières nuits, pour qu’il se sentent en sécurité. Ne le mettez dans votre lit ou sur votre lit, entendre votre voix sera tout aussi rassurant pour lui.

 Son panier, son refuge

Pour la journée et une fois que la période d’adaptation sera passée, vous aurez attribué une place à son panier. Son panier ne doit pas être dans le passage, ni sous une fenêtre, ni devant une porte. Idéalement, le panier est dans un coin ou recoin d’une pièce. Un endroit calme, où il pourra y trouver refuge, sans être déranger par les autres membres du foyer.

Recommandations :

Le respect du panier est primordial pour votre chiot. Il représente son refuge. Par conséquent, on ne doit pas harceler le chiot quand il est dans son panier, on ne doit pas non plus lui prendre ses jouets. S’il a fait une bêtise, on l’envoie dans son panier et on le laisse là-bas tranquille. Tous, dans le foyer, doivent impérativement respecter le panier.

Les caresses, les câlins et les moments de calme

Il est important que le chiot se sentent bien et aimé. Ne le repousser pas quand il vient chercher des caresses et des câlins. Apportez-lui de l’attention et des moments calmes et tendres, pour renforcer les liens qui se créent.

Recommandations :

Essayer d’être autant que possible à l’initiative des caresses et câlins. Appelez-le, faites un câlin, partager un moment sympa et renvoyer le dans son panier.

Les jeux et les promenades

Un chiot a besoin de jouer. Fournissez-lui des jouets ne ressemblant pas à des objets utilisés par l’homme ou recyclés (et rangez vos affaires !). Prenez le temps de participer à ses jeux. Les interactions sont indispensables pour nouer les liens et le rassurer. Recommandations :

Préférez des jeux de balles, des jeux de pistes avec découvertes olfactives, plutôt que des jeux de bagarres et de cordes (tirer sur la corde). Quand il vous sollicitera pour ce type de jeu, vous pourrez y répondre, mais ne l’y encourager pas.

Découragez-le de mordiller vos mains en arrêtant immédiatement le jeu avec lui s’il le fait et en recommençant à jouer quelques minutes plus tard.

Vous ne savez pas trop à quoi il a été habitué les 4 premiers mois de son existence. Le promener dans un endroit trop bruyant, avec trop de gens pourraient l’intimider et créer un blocage : période d’aversion. N’oubliez pas, tout est encore nouveau pour lui : les lieux, les odeurs, les bruits.

Recommandations :

Au début, préférez des endroits tranquilles, où il pourra découvrir son nouvel environnement sereinement. Au fur et à mesure, vous monterez en puissances en matière de nouvelles expériences. Entre temps, il aura gagné en confiance en lui… et en vous. Choisissez un lieu sans danger pour gambader et jouer avec d’autres chiens.

Privilégiez plusieurs promenades de 30 à 45 minutes, pour qu’il profite sans trop se fatiguer. Et comme toujours, félicitez-le dès qu’il fait ses besoins dehors.

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L’attachement

Le premier attachement, votre chiot l’a eu avec sa mère. Depuis sa naissance et jusqu’à ce qu’ils soient séparés, le chiot à tissé avec sa mère un lien unique. C’est ce lien qui lui a permis de survivre, de se repérer, de grandir, d’acquérir de l’expérience et de prendre du galon. La séparation avec sa mère, aussi dure puisse-t-elle nous sembler, était une étape obligatoire dans sa vie. Quand les chiots atteignent leur 5ème mois, la mère chasse les mâles (les femelles sont repoussées vers 6 mois). Cette étape est indispensable pour le chiot. On appelle cela le détachement.

Si le chiot se détache de sa mère (un être unique), il va en contre partie s’attacher au groupe dans lequel il va évoluer. Et dans le cadre de l’adoption, votre famille va être son groupe social auquel il va s’attacher. Le groupe va lui attribuer une place, et va l’aider à trouver ses repères et son rôle. Pour lui, tous les membres de la meute vont être importants et vont incarner des repères. Il sera attaché à la meute, au groupe et non pas à une seule et unique personne. Si son groupe se constitue d’un animal humain, et d’autres animaux canins, félins,… il sera attaché à chacun de ces protagonistes. Le chiot n’aura pas comme je l’entends souvent « un seul maître ». Il aura une famille, et sera un maillon important du groupe auquel il appartient.

L’accueil d’étrangers à la maison

Pour éviter toute attitude imprévisible et désagréable, pensez à donner des croquettes à vos amis et demandez-leur de donner ces croquettes à votre chiot quand ils rentrent. Il va les considérer comme des amis.

N’oubliez pas, à cet âge-là, ils peuvent être brusque et ne pas parvenir à contrôler leur excitation, soyez vigilant avec les enfants qui sont de la même taille que lui… son mode de salutation peut faire peur et bousculer.

Comment rester seul à la maison

Vous ne savez pas si votre nouveau colocataire à poils supporte la solitude. Faites un test 10 minutes, sans vous éloignez trop de la maison. Si vous entendez des hurlements ou des aboiements, c’est qu’effectivement, il va falloir travailler là-dessus. Pensez à prévenir vos voisins et leur disant que vous venez d’adopter un chiot et que s’il venait à aboyer pendant les absences, vous leur serez reconnaissant de vous en faire part, pour pouvoir travailler sur ce problème et le régler. Et remerciez-les de leur aide. Les prévenir aura 2 conséquences : (1) ils seront plus tolérants avec vous et votre chien, (2) ils se sentiront utiles et investis d’une mission pour vous aider. Ne négligez pas la communication et le relationnel.

Il existe des solutions pour éviter que votre chiot n’aboie ou ne pleure. Avant tout il faut savoir et comprendre pourquoi il aboie : il entend un bruit qu’il ne connait pas. Il ne supporte pas la solitude.

Pour gérer la phobie de la solitude, il faut exercer votre chiot à rester seul. La façon la plus efficace est celle des « faux départs ». Quand vous changer de pièce, votre chiot ne manifeste aucune anxiété, le but est de faire croire à votre chiot que lorsque vous prenez la grande porte, c’est comme si vous changiez de pièce : vous allez revenir !

N’oubliez pas, vous venez d’adopter un chiot qui a vécu 4 ou 5 ou 6 mois en fratrie ou en compagnie d’autres animaux et d’un coup il se retrouve seul dans un endroit qu’il ne connait pas. Il y a de quoi avoir peur, non ?

Les « faux départs » : ne faites aucun rite de départ, ni caresse, ni mot qui signalerait que vous allez partir et pas même un regard. Vous quittez votre domicile en restant à quelques mètres de celui-ci. Vous revenez 15 secondes après, vous entrez et ne manifestez rien pour le chien. C’est comme si vous aviez quittez le salon pour allez à la salle de bain. Vous allez répéter l’opération plusieurs fois par jour et sur plusieurs jours (Rome ne s’est pas fait en un jour), en allongeant au fur et à mesure le temps d’absence. Donc vous allez passer, le premier jour de 15 seconde à 2 minutes, puis le jour 2 de 2 minutes à 5 Minutes, etc…

Dès que la phobie de la solitude sera passée, il faut le dépenser, le fatiguer avant votre départ pour le travail : une promenade d’une heure (minimum) et avant de partir, et avant de partir donnez-lui dans son panier, un kong, préparé la veille avec des croquettes et de la pâté en tube (type. tubidog) et mis au congélateur.

Le but est de mettre en place des activités (promenade d’une heure), dégustation du kong, qui vont le fatiguer suffisamment pour qu’il dorme pendant votre absence.

L’alimentation :

Les chiots ont besoin d’une alimentation équilibrée en protéine et en lipide. Préférez la volaille (poulet ou dinde) au bœuf ou agneau, car plus facile à digérer. Un chiot va avoir besoin de nutriments de bonne qualité pour son développement musculo-squelettique et cognitif. Des oméga 3, des vitamines (types E et D) et du carbonate de calcium seront nécessaires.

Beaucoup de chiots préfèrent manger seul, au calme et sans être regardés.

Recommandations:
Sa ration quotidienne sera mieux assimilée, si elle est fractionnée en 2 repas : le matin et le soir.
Mettez-lui de l’eau fraîche à disposition dans une gamelle.
Choisissez tout de suite un endroit adapté qui ne changera pas.
Après avoir mangé, il doit faire ses besoins. Accompagnez-le dehors, il doit se sentir en sécurité.
Recommandations :
C’est l’occasion de le féliciter quand il a fini.

L’éducation par le renforcement positif

Si vous souhaitez faire faire des exercices à votre chiot.  On a parlé d’exercices dans le paragraphe ci-dessus. Faire travailler un animal humain ou non-humain et le récompenser quand le travail est effectué, n’est-ce pas ce que nous vivons jour après jour dans la vie quotidienne ? Pour le chien, c’est pareil. Quand le chien exécute la consigne (je préfère à « ordre») demandée, il doit être récompensé, car il faut récompenser les bonnes actions et les valoriser pour qu’il continue à les faire.

Les chiens sont comme nous : ils aiment les primes à la fin du mois !
Récompenser son chien car il agit bien, c’est aussi reconnaitre sa valeur, c’est l’encourager à bien faire, et vous incarnerez pour lui le bienfaiteur : vous serez une personne à part, son bienfaiteur, son ami… Celui pour qui, il veut bien faire.

Travailler le rappel

Apporter des « friandises » avec vous lors des promenades. Promener le chiot en longe. Quand il est à une dizaine de mètres, appelez-le. Quand il répond au rappel en revenant vers vous, donnez-lui une friandise pour le récompenser.

S’il le revient pas tout de suite, ne vous énerver pas et ne criez pas. Recommencer en m’appelant calmement, jusqu’à e qu’il revienne et là récompensez le. Recommencer l’opération plusieurs fois par jour et tous les jours. Quand le rappel est bien assimilé, remplacer la friandise par une caresse chargée de bons sentiments à son égard.

Un chien n’est pas une peluche. Il doit se sentir compris et doit être respecté.
Un chien est un être à part entière, avec une personnalité, un caractère, un héritage génétique, un passé (sa vie commence le jour de sa naissance, nous le rappelons).
Un chien est une éponge à émotions.
Et rappelez-vous : Dans la réprimande, les cris et les coups, on devient petit. On ne peut s’élever qu’avec la reconnaissance, la valorisation et l’affection.

Contactez-nous si vous avez besoin de conseils supplémentaires

Corine Gomez
Comportementaliste

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