Savez-vous que par communication, on comprend « Action de communiquer, d’établir une relation avec un autre individu, de transmettre ou diffuser un message ». Je pense que tout le monde sera d’accord avec cette définition.

L’école de Palo Alto, qui a étudié l’analyse systémique et les liens régissant les individus, ont abouti à la maxime suivante : «il est impossible de ne pas communiquer». La communication est liée au comportement de chaque individu. Il n’y a pas de «non-comportement », le silence et l’inaction étant des comportements à part entière. Par conséquent la communication est permanente.
La communication concerne toutes les espèces vivantes, aussi bien l’être humain, que les espèces animales et végétales.
Ainsi, en étude comportementale, la communication animale recense l’ensemble des échanges d’information entre différents individus depuis leur émission jusqu’à leur réception. La communication intraspécifique s’intéresse aux échanges entre individu de la même espèce et la communication interspécifiques implique des individus d’espèces différentes.
La communication interspécifiques ou Intraspécifique est l’ensemble des signaux émis par un émetteur vers un récepteur, ayant pour but d’engendrer un comportement. On parle de stimulus – réponse. Il est sous-entendu que pour une communication optimale, le récepteur et l’émetteur doivent avoir le même niveau d’interprétation du message (=le même langage).
Dans l’univers du chien, la communication est multimodale. Les canaux de communication sont variées et relatifs à ses qualités sensorielles.

La communication olfactive : l’odorat

Le canal olfactif du chien est particulièrement performant. Il possède une surface très étendue de muqueuse olfactive pourvue de nombreux récepteurs (en moyenne 160 cm²). Le chien peut être jusqu’à 1000 fois plus sensible aux odeurs, que l’être humain. Les odeurs (ou molécules odorantes) sont perçues par les chémo-recepteurs (récepteurs chimiques) repartis dans les cavités nasales, par l’organe voméro-nasal (l’organe de Jacobson). Ces chémo-récepteurs permettent s’assurer la bonne réception des substances chimiques volatiles, telles que :
– les odeurs simples à connotation sociale (sang, secrétions des femelles en chaleurs, salive, urine), utile dans la reconnaissance individuelle, ou du groupe.
– les phéromones, qui sont des substances volatiles, à action brève et étendue, à libération dans le milieu, permettant au récepteur de s’orienter et de se diriger ou de fuir la source de l’odeur.

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L’olfaction tient une grande place dans la communication chez le chien. Ce mode de communication est double:
– C’est une communication à longue distance, grâce aux phéromones
– C’est une communication de proximité : odeurs des individus ou marques, libérées ou déposées à un emplacement, permettant à un récepteur d’explorer un congénère ou les marques laissées.
Une autre conséquence de cette communication est que, contrairement à la communication visuelle ou auditive, elle peut agir soit directement, soit en différé : l’émetteur n’est pas présent et le récepteur perçoit le message olfactif qui a été laissé quelques jours plus tôt.
Comme tout autre canal de communication, La communication olfactive transmet non seulement des informations, mais également des motivations, ainsi que des états émotionnels.
Exemple : le chien, lors d’un stress, vide le contenu de ses glandes anales.
Le chien qui effectue un marquage urinaire par exemple, laisse un message olfactif (grâce aux phéromones contenues dans les urines), mais également un message visuel par en levant la patte.
Ces phéromones sécrétées vont communiquer sur l’identité de l’individu, son appartenance à un groupe, son état physiologique tel que son âge, son sexe, sa maturité et réceptivité sexuelle. Une femelle en chaleur va être perçue à plusieurs kilomètres. Le statut social est aussi une information libérée par les phéromones dans les urines, tout comme l’état émotionnel, et sa localisation spatiale de l’émetteur.
Ainsi les phéromones ont un rôle majeur dans l’organisation sociale, car elles participent à la communication intra-spécifique utilisée pour la reconnaissance de l’autre (odeurs et les phéromones d’attachement & phéromones d’identification pour la reconnaissance de l’individu et du groupe. Elles participent également à la communication inter spécifique. On utilisera le terme de communication olfactive homme/chien car l’homme n’est pas sensible aux phéromones canines alors que le chien est réceptif aux phéromones humaines.

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Il est à noter que l’on peut associer certains rituels à la communication olfactive. Ainsi d’autres canaux de communication vont renforcer le message envoyé par les phéromones.
L’émission de signaux olfactifs urinaires est quasi systématiquement renforcée par d’autres signaux visuels. La posture « Levé de patte » pour uriner, a pour but de se faire voir par des congénères et stimuler les observateurs. Le grattage au sol après miction permet de déposer des phéromones produite par les glandes des coussinets et laisse des traces visuelles. Les marquages visuels viennent souligner les signaux olfactifs auprès des congénères.

Corine Gomez, Comportementaliste

Voir aussi:

La Communication Visuelle

La Communication Auditive

La Communication Tactile

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