Tous les jours, des chiens et chats sont adoptés de partout en France. Que ces adoptions soient faite en refuge, chez un particulier, en élevage ou auprès d’une association, elles répondent toutes à une motivation chez les adoptants, une nécessité pour les chiens ou chats , ainsi que pour les structures d’accueil des animaux qui leurs cherchent une famille. Car derrière chaque adoption, il y a un animal qui a besoin de sécurité, d’un abri, d’un cadre social et d’affection.
Les motivations d’une adoption
Adopter n’est pas un acte anodin. Cela ne doit pas répondre à une envie passagère, un « caprice », un besoin soudain. Nous n’avons pas « besoin » d’un chien. L’animal ne doit pas venir combler les trous de nos existences. Il n’a pas pour vocation de remplir les manques émotionnels de nos vies. L’animal n’est pas un « doudou », un substitut émotionnel. Bien entendu, il réconforte et chasse la solitude de certain foyer. Mais vouloir adopter un animal pour ne plus être seul, pour pouvoir s’épancher sur lui, ne sont pas des motivations responsables, mais des désirs égocentrés. Un désir n’ est pas sensé être comblé. Il s’apparente et se confond avec le besoin.
Offrir un animal, même si cela part d’un bon sentiment, est rarement une bonne idée. Que ce soit le lapin pour les jeunes enfants, le petit chien pour sa compagne, un animal ne s’offre pas en cadeau. Mais alors pourquoi adopter ? Quelles seraient les raisons valables pour adopter ?
Il existe pléthore de bonnes raisons pour adopter un animal; Les motivations peuvent être multiples et sincèrement louables. L’envie de donner de l’affection (nous ne parlerons pas d’amour, mais d’affection), la nécessité de partager une tranche de vie avec un autre être vivant, par exemple.
L’adhésion à l’unanimité de l’ensemble de la famille
Quand on vit au sein d’un groupe social comme une famille, on ne peut pas décider seul d’adopter un animal. Il est indispensable que l’ensemble des membres du groupe social adhère à la même décision et sur le même type d’animal.
Pour avoir trop souvent rencontré des familles qui se disputent à cause du chien, qui, quant à lui, finit par avoir un comportement inadéquat. A l’origine l’un des deux parents ne voulait pas du chien et le tolérait seulement. Puis au fur et à mesure, le moindre comportement de l’animal devient inacceptable, et il devient source de conflits à répétition.
Parfois on prend le chien pour les enfants, pour les responsabiliser car ils veulent avoir un animal à la maison. Les enfants grandissent, les parents gèrent le chien comme ils le peuvent entre la maison et le boulot. Le chien ne sort plus assez, s’ennuie et commence à ne plus agir de la même façon. Et pourtant, je ne vous dirais jamais qu’enfant et animal ne peuvent pas faire bon ménage. Bien au contraire. Avoir un animal pour un enfant est un bienfait sans pareil.
Au moment de l’adoption, tous les membres de la famille doivent être présents et valider ensemble le rôle et la participation de tous dans l’éducation et la gestion quotidienne de l’animal adopté :
- Sortir, nourrir et nettoyer les bêtises du chien
- Nettoyer la caisse du chat et répartir ses espaces de vie
- Sortir le lapin de la cage et passer du temps avec lui. Nettoyer la cage et fournir tout le matériel nécessaire
- …
La liste est longue, mais l’idée est là. Avoir un animal implique des actions à faire, des responsabilités à avoir et à assumer.
Les implications d’une adoption
Quand on adopte un animal, on adopte aussi les problèmes et les inconvénients qui vont avec. Tout comme nous, un chien mange, boit, dort et évacue ses excréments solides et liquides. Ce sont des choses qui semblent évidentes, en revanche cela signifie qu’il les fait tous les jours de sa vie et qu’il faut prévoir du temps, de l’énergie et de la place pour assurer ce service minimum et ce pendant une moyenne de 15 ans.
Un chiot ou un chaton doit être vacciné. Les coûts des vaccination varient entre 70 et 100 euros. Les carnivores doivent aussi être identifiés avec une puce, qui coute en moyenne 90 euros. Et puis il y a la stérilisation, que notre animal soit un mâle ou une femelle, la stérilisation est vraiment importante : chez le chien, pour éviter la compétition avec ses congénères, les fugues lors des œstrus des femelles et pour éviter les problèmes de prostate. Chez la chienne, on évitera les œstrus et les grossesses involontaires, la reproduction intempestive, les grossesses nerveuses et les tumeurs ovariennes. Chez le chat et la chatte, on évitera les bagarres de territoire ou d’accès aux ressources sexuelles, les fugues, la reproduction illimitée. Et pour les chats qui sont en appartement, le chat mâle va marquer en urinant de partout dès ses 8 mois, la femelle va hurler et appeler le mâle pendant plusieurs jours, voir plusieurs semaines en période d’œstrus (dès 8 mois aussi)
La stérilisation est fondamentale pour mettre un terme à la surpopulation des chats et chiens, et garantir une bonne santé à nos animaux.
Un chat vit en moyenne 16 ans, et 14 ans pour un chien. Durant la vie de nos animaux, il faut leur assurer l’accès au soin et le maintien en bonne santé. Les frais peuvent parfois s’avérer élevés. Avoir un animal implique aussi avoir les moyens de le soigner. Mais sans aller jusqu’à la maladie, une blessure, un accident, tout est possible. Tout comme pour nous.
Les besoins du chien et du chat
Parmi les implications à ne pas négliger, il faut penser aux besoins intrinsèques de nos petits poilus. Besoins auxquels il faut répondre.
Ce que veulent les chiens
Un chien a besoin de se faire des copains de son espèce. Le chien est un animal social. Il a besoin d’entretenir des relations avec des êtres vivants inter et intra espèces. Il a besoin de jouer, sentir, « parler chien » avec d’autres chiens. Un chien a besoin d’interagir avec sa famille humaine, avec sa meute recomposée. Les chiens ont besoin d’activités physiques et cognitives : courir, aboyer, mastiquer, creuser, observer son environnement pour comprendre et imiter.
Et les chats ?
Les chats vivent dans un espace à 3 dimensions. Et j’ai le regret de vous informer que le chat risque de monter sur les meubles, la tables, le plan de travail de la cuisine. Bref, il a besoin de grimper, car c’est en hauteur qu’il domine son territoire et voit les dangers arriver : c’est génétique ! Le chat fait ses griffes. Il a besoin de les nettoyer et les affuter. Adieu canapé en cuir de vachette. Le chat a aussi besoin d’une ou plusieurs litières pour éliminer. N’avons nous pas aussi des toilettes ?
Le chat n’est pas aussi indépendants et solitaires qu’on aime à le penser. Ils sont devenus avec le temps de parfait compagnon sociable et affectueux. Il aime la compagnie de sa famille. Il parle, miaule, s’exprime, réclame.
Certaines races de chiens ont également des besoins spécifiques.
Certaines races ont génétiques des besoins. Cela fait partie de leur carte d’identité. Un chien nordique, comme un Husky de Sibérie a un besoin incontrôlable de courir pendant des heures. Un malinois est un excellent chien de travail, qui a besoin de faire travailler son corps autant que sa cognition. Un beagle, un ariégeois, un braque… tout autant de races de chiens de chasse (arrêt ou courant) qui garde dans leurs gènes des traces de leurs ancêtres – illustres chasseurs – et qui peuvent à l’occasion d’une promenade champêtres, filer dans les bois, à l’affut d’un gibier.
Les modes de certains races sont aussi un vrai désastre. On se rappelle la mode des border collie, celle des jack russel, celle des molossoïdes (staff, staffie, rottweiller…). Tout dernièrement nous avions la mode des bergers australiens et celle des malinois. Ces chiens comptent par dizaines aujourd’hui dans les refuges.
Tous ces chiens sont issue de lignées de travail à la base. Des chiens sélectionnés et entrainés pour accomplir des tâches spécifiques : garder des troupeaux, menés des troupeaux, défendre des biens et des personnes,… Ils sont intelligents, opiniâtres, dévoués à leurs tâches. Ils ne peuvent pas agir différemment que ce que leurs gènes leurs dictent de faire. Et s’ils n’ont pas les moyens d’assouvir leurs besoins, ils vont trouver un moyen ou une autre façon de s’exprimer.
Le bon choix pour éviter l’abandon
Avant d’adopter un chien, faites bien l’analyse de votre foyer, les membres, leurs habitudes, leurs motivations. Etes vous sportif ou addict à Netflix ? De vrais citadins, mers ou montagnes? Combien de temps pouvez vous accorder à votre animal au quotidien ? Votre environnement est-il propice à un nouvel habitant à 4 pattes ?
Les refuges sont plein d’animaux à adopter. Seriez-vous d’accord pour adopter un chien ou un chat en refuge ? Et s’il est déjà adulte, êtes vous prêt à lui accorder du temps pour qu’il puisse poser ses bagages sans peur ?
Tout autant de questions importantes aux quelles vous pensez sans doute avoir répondu en famille. Cependant, je vous invite quand même de vous faire conseiller par un expert – un comportementaliste pourra vous aiguiller sur le chien, le chat qui pourra le mieux s’adapter à votre famille. Il pourra aussi vous accompagner pour que cette adoption soit un franc succès.
Adopter, c’est sauver une vie. Je ferai tout pour vous en convaincre. En revanche, si chaque chien mérite une famille, chaque famille ne « mérite » pas forcément un chien.
Corine Gomez – comportementaliste, éthologue – Centre Kami
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